La Covid-19 nous avait interrompu, mais nous sommes revenus ! Nous avons le plaisir de reprendre notre feuilleton « Comment réussir sa veille concurrentielle en 2020 ».
Après notre billet sur l’évaluation des sources, nous poursuivons en nous penchant sur la question du choix des outils et plateformes de veille pour soutenir sa veille concurrentielle.
L’intégration d’un outil dans un dispositif de veille est aussi vitale que complexe.
Vitale, car c'est un premier moyen pour maîtriser les flux d'information entrants que tout veilleur doit traiter. Celui-ci va en effet pouvoir se décharger, en partie du moins, de la phase la plus chronophage de la collecte de l’information. Complexe, car le foisonnement de l'offre, les difficultés d'intégration des outils, sans oublier les coûts, ne rendent pas la tâche facile.
Nos recommandations préliminaires
- Tout d'abord l'outil ne doit venir qu'après la phase de formulation des besoins et l'analyse des problématiques spécifiques de l’organisation. En effet, l’outil doit répondre précisément à des besoins clairement formulés.
Attention aux plateformes de veille dites « clé en main » qui ne requièrent pas d’échange approfondi au préalable. Si l'organisme espère une solution pérenne et réellement adaptée à ses problématiques de veille, ces solutions sont à proscrire.
- Ensuite, il faut rester réaliste : l’outil ne s’imbrique pas miraculeusement dans le processus de veille existant une fois le choix acté.
- Il est donc important de fixer vos objectifs et de spécifier les ressources à disposition, qu’elles soient matérielles, humaines ou temporelles.
Un outil de veille ou une plateforme de veille nécessitent en effet un investissement total de la part de l'organisation, sur plusieurs plans :
- dans le choix de l’outil face à l’immensité du marché qui s’offre à vous ;
- dans la phase de paramétrage, bien souvent longue et fastidieuse avant d’atteindre la qualité et pertinence souhaitées ;
- dans la maintenance de l’outil de veille au fil de l’eau et par conséquence des personnes humaines disponibles pour cette tâche ;
- dans l’accompagnement au changement pour toutes les personnes potentiellement impactées par cet outil, autant dans leur activité que dans leurs compétences techniques.
Cette phase d’outillage va donc soutenir techniquement la veille concurrentielle. Pour garder la maîtrise de sa veille, c'est l’outil qui doit s’adapter à votre besoin en information et à vos pratiques, et non l’inverse.
Le marché des outils et plateformes de veille
L’offre d’outils ne cesse de s’enrichir, de se diversifier, boostée par l’innovation technologique disponible sur le marché. Il est pourtant primordial d’en avoir une vision claire et structurée. Dans notre dossier 147 NETSOURCES nous avons répertorié et catégorisé de la façon la plus exhaustive et fine possible les outils et plateformes de veille francophones et anglophones.
Dossier NETSOURCES 147 à commander en nous écrivant à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
1- Le marché français est dense avec de nombreux outils comme :
AMI – Bertin, CIKISI, KB Crawl, Intelligence2day, Digimind Intelligence, Intelligence Plaza (M-Brain), Coexel (My Twip), IXXO, Sindud, Curebot, Keywatch (ISCOPE), AsknRead (QWAM), Brandwatch ; Visibrain ; Mention ; Synthesio ; Radarly (linkfluence) ; Sysomos ; Digimind Social ; Talkwalker ; Meltwater, Europresse (Cision) ; Newsdesk ; Factiva ; Tagaday (aday) ; Meltwater ; M-Brain, Geotrend, SI-Veille…
Tous ont un positionnement spécifique qu’il convient de bien comprendre et analyser pour déterminer leur adéquation avec ses problématiques de veille.
2- Il peut également être intéressant d’aller explorer le marché anglo-saxon :
Notamment les outils de Competitive Intelligence, Market Intelligence ou Current Awareness comme Knowledge 360, Northern Light, Market Logic, Crayon, etc.
C’est alors une cinquantaine de plateformes supplémentaires qu’il faut analyser et évaluer, sans compter que l’approche de la veille à l’anglo-saxonne est très différente de l’approche francophone.
3- Il y a enfin tous les outils gratuits ou freemium comme :
Feedly, Inoreader, Google Alertes ; Talkwalkers Alerts, Website Wacher, etc. qui peuvent répondre aux projets de veille disposant de budgets limités ou en complément des grosses plateformes.
L’Humain au cœur de la technique
Face à cette multitude de solutions, aussi face aux discours pleins de promesses sur l'automatisation et, depuis un moment, sur l'intelligence artificielle (et le machine learning en particulier), il est important de garder son esprit critique.
Une démarche de veille représente un processus intellectuel à forte valeur ajoutée dont les différentes étapes, - de l'expression du besoin au traitement analytique et la valorisation de l'information à destination du client, - ne peuvent être conduites et maîtrisées que par une intelligence humaine.
Certes, certaines de ces étapes, telle que la collecte de volumes considérables d'informations bénéficient avantageusement de l'aide d'une machine, dans un contexte d'infobésité croissante. Mais attention cependant au "garbage in, garbage out".
En effet, et nous en faisons tous les jours l'expérience chez FLA Consultants, une veille concurrentielle est bien trop complexe dans l’appréhension des enjeux du client et leur traduction en dispositif de veille, pour être "sous-traitée à une machine". La phase de collecte elle aussi est particulièrement stratégique si l'on veut pouvoir analyser de l'information de valeur.
Comme nous aimons à le dire : "la recherche d'information mérite autant d'intelligence que son traitement".