Nous continuons notre série de billets sur le thème « Comment réussir sa veille concurrentielle en 2019 ? ».
Après avoir abordé la phase de réflexion à mener en amont de la construction du dispositif de veille, il est maintenant temps d’étudier la question du sourcing, une étape essentielle et indispensable dans tout processus de veille.
Le sourcing, qu’est ce que c’est ?
Dans un contexte de veille concurrentielle et stratégique, le sourcing consiste à identifier les sources les plus pertinentes par rapport à un sujet et thématique pour, ensuite, les mettre sous surveillance.
Attention le terme sourcing est également utilisé dans les secteurs des achats, ressources humaines et services informatiques, mais il s’agit alors d’identifier des fournisseurs ou des candidats pour un poste.
Aucun outil ne contiendra directement toutes les sources dont vous avez spécifiquement besoin pour votre veille concurrentielle !
Et cela, même si l’index de Google, estimé à plus de 100 milliards de pages Web, peut être mis sous surveillance (enfin en partie seulement !) grâce à des outils comme Google Alertes, ou encore que certaines plateformes de veille ou de social media monitoring revendiquent des corpus dépassant les 100 millions de sources ou des dizaines de milliers de sources pour certaines bases de données professionnelles ou agrégateurs de presse.
Personne ne pourra s’épargner la phase souvent longue et fastidieuse du sourcing.
A moins bien sûr d'externaliser cette étape.
Mais là encore, cela ne pourra pas être réalisé sans effort, car cela nécessite un véritable dialogue avec le prestataire afin qu’il puisse réaliser un sourcing précis et personnalisé au plus proche des besoins du client.
Un sourcing thématique ou sectoriel acheté ou fourni clé-en main ne pourra pas être utilisé en l’état. Il nécessitera une longue étape de personnalisation pour s’adapter aux problématiques spécifiques de chaque organisation.
Dans un contexte de veille concurrentielle, certaines sources sont de véritables mines d'or et ne font partie d'aucun corpus d'outil de veille
S’en priver peut vite porter préjudice à la qualité de la veille. On pensera par exemple aux lettres d’information confidentielles (généralement payantes), spécialisées sur un secteur d’activité, aux sites d’associations ou fédérations professionnelles, etc.
Il faudra alors repérer spécifiquement ce type de source et trouver une solution pour les intégrer à sa veille.
Comment s’y prend t-on pour réaliser un bon « sourcing » ?
Etape 1 : Etablir une typologie de sources la plus exhaustive et pertinente possible
Il est important de s'interroger en amont sur la nature des sources susceptibles de couvrir le sujet traité. Le référencement des moteurs de recherche ne permet pas de faire ressortir la diversité des sources à explorer.
Parmi les types de sources auxquels il faudra penser, on peut citer :
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- des titres de presse locale
- des titres de presse professionnelle et spécialisée et lettres confidentielles
- des sites de syndicats
- des sites de conférences et salons
- des associations professionnelles
- certains comptes ciblés sur les médias sociaux
- des listes de sources toutes faites sur un sujet/secteur
- etc.
Etape 2 : Etablir une liste de mots-clés
Cette approche classique qui consiste à lister les mots-clés caractérisant le mieux notre sujet (noms des concurrents, des dirigeants, des produits et marques concurrentes, lieux de production, événements importants, etc.) est aussi un bon moyen pour trouver des sources pertinentes assez rapidement.
On pensera également à traduire les mots-clés en anglais et dans les différentes langues des pays concernés par la veille. Et ce, même s’il s’agit de langues que l’on ne maîtrise pas. La veille sur des sources locales fournit souvent des informations précieuses qu’il est impossible de retrouver ailleurs.
Etape 3 : Interroger une panoplie d’outils différents avec la liste des mots-clés établie
Maintenant que l’on a défini précisément les types de sources et mots-clés pertinents, on va s’intéresser à la question des outils de recherche qui vont permettre d’identifier les sources.
Si Google est bien évidemment un outil incontournable pour le sourcing, il ne faut pas s’y limiter. Car Google ne donne accès qu’à une infime partie du Web.
Sur ce sujet, vous pouvez consulter notre site web https://www.bases-netsources.com/, où vous trouverez de nombreux conseils.
On pourra donc interroger par exemple :
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- d’autres moteurs Web comme Bing, Yandex, Qwant, DuckDuckGo, etc.
- des moteurs thématiques et spécialisés (moteurs de personnes, moteurs académique, moteurs de statistiques, moteurs CSE personnalisés créés par des internautes, etc.)
- des moteurs visuels et d’images
- des moteurs liés à l’Open Data
- les moteurs internes des réseaux sociaux (Twitter, LinkedIn, Facebook , etc.)
- etc.
Et si on dispose déjà d’accès à des outils de recherche ou de veille payants en interne comme les agrégateurs de presse, bases de données, plateformes de veille et de social media monitoring, on aura également intérêt à les interroger pour identifier des sources pertinentes présentes dans leurs corpus.
Etape 4 : Tester des approches créatives
La recherche par mot-clé devrait déjà permettre d’obtenir une première liste de sources de qualité.
Pour l’enrichir et la compléter, on conseillera également de sortir de cette approche en testant différentes méthodes comme par exemple :
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- tirer parti des backlinks en identifiant des sites qui pointent vers des sources déjà identifiées (voir notre billet «Identifier des sources grâce aux backlinks » )
- tirer parti des outils de recherche de pages et sites similaires (voir notre billet « Comment trouver des sources et contenus similaires pour enrichir votre veille ? » )
- rechercher par image ou logo
- rechercher par géolocalisation
- naviguer de lien en lien et explorer des sources déjà identifiées
- etc.
Ne pas oublier l'essentiel : tout n'est pas sur le Web !
Bien évidemment, il existe encore beaucoup de sources papier.
Par ailleurs, quand on pratique la veille terrain, on mesure combien les sources informelles, locales souvent, sont riches de contenu.
Enfin, interroger les experts du sujet en interne est un excellent moyen pour s'approprier rapidement et efficacement les sources de référence sur un sujet.
Rester en alerte, car un sourcing est évolutif
Un sourcing se doit d’être revu régulièrement : des sources disparaissent, d’autres changent de ligne éditoriale, de nouvelles apparaissent.
Le spectre de la veille évolue également avec le temps (intégration de nouveaux aspects, marché, pays, etc.) et nécessite une adaptation régulière du sourcing.
Bien dimensionner son corpus de sources à surveiller
Attention, surveiller des millions de sources peut avoir l’effet inverse du résultat escompté. Rechercher l’ « exhaustivité » à tout prix peut entraîner une infobésité difficile à maîtriser et être finalement contre-productif. On peut vite passer à côté d’informations cruciales, noyées dans un flux d’information bien trop volumineux.
La mise en place d’alertes larges sur de très gros corpus de sources hétérogènes n’est pas pour autant à proscrire, mais doit être vue comme un complément à la mise en place d’une veille sur un corpus de sources restreint.
Un bon sourcing : du temps, de la méthode, des outils diversifiés et une touche de créativité
Au final, un bon sourcing requiert du temps, de la méthode (en maîtrisant les techniques de recherche d’information, en ayant une bonne connaissance des sources et outils de recherche disponibles sur le marché et de la manière de les interroger), plusieurs outils de recherche différents et complémentaires et une petite touche de créativité !
Si la technologie et les outils occupent une place importante dans la phase de sourcing, l’humain reste l’élément-clé d’un sourcing réussi !
Et bien évidemment, pour toute demande de renseignement et prestations, faites appel à des professionnels en contactant FLA Consultants pour tous vos projets de veille et recherche d'informations.
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Nous aborderons dans le prochain billet la question de la qualification et de l’évaluation des sources. Une fois que l’on a établi une liste de sources a priori pertinentes, comment déterminer lesquelles peuvent être qualifiées de « bonnes sources » et si elles méritent toutes d’être mises sous surveillance ?